La rose noire d'Astarate - L'apocalypse 2nde partie

Publié le par Janus

Vaines poursuites sans fin, le cœur assassiné par ces désirs inassouvis,

Courir éternellement, vers des chimères manquant de consistance,

Vouloir attraper cette ombre en pleine lumière, ces marches qu'on gravit

Lentement, d'un pas court et fatigué, le corps meurtri, en défaillance.

 

Tout disparaît, tel le souffle fragile d'une bougie, frappé par une tempête,

Laissant derrière elle, le goût amer de cette mort, si désirée, en vain.

Trouver le calme, enfin, vivre sans plus combattre pour l'inutile conquête,

Regardant un nouvel monde naissant, caché par un miroir sans tain.

 

Troublantes images qu'affluent, du retour d'un ciel illuminé par les étoiles,

Remplaçant les feux rougeâtres, crachées par les volcans en colère.

Le ciel bleu s'étale, conquit l'horizon, tel un pinceau magique sur les toiles

D'un alchimiste fou, qui veut changer en douceur, une racine amère.

 

Commence, maintenant, le temps de la sagesse, prenant ce jour, la place

Des furies envolées, portées vers les nuages, sur les ailes des vents.

Abandonner au coin d'une rue de la vie, l'idée noire que l'on perde la face

Dans les moments de joie, ceux qui font quitter, les épineux arpents.


Une lumière pour bâtir un havre, instaurant la paix, comme reine éternelle,

Déposer ses armes au pied d'un arbre, s'allonger pour rêver à l'ombre,

En regardant le ciel pour compter les nuages portés par cette brise irréelle,

Caressante, comme les mains d'un petite fée venue chasser le sombre.

 

Les larmes du souvenir s'écoulent une à une, aux coins des yeux fatiguées,

Glissant le long des tempes, en perles, comme des gouttes de mémoire,

Qui tombent en petite rosée sur les brins d'herbe verte, ces instants oubliés,

Partis pour se cacher dans les pages des cœurs, devenus des grimoires.

 

Ces fenêtres qui s'ouvrent dans cette lumière, qui rentre en brûlant les yeux,

L'unique porte disparaît au souffle des grandes ailes, elle te laisse passer.

Rien que de l'amour, qui te précède, t'entoure et irradie l'espace de ses feux,

Et l'aura de ton âme efface ces ombres du passé, qui voudrait m'enfermer.

 

Les bras se sont ouverts pour recevoir, à cœur ouvert, l'offrande de cette vie,

Renaissant de ses cendres, changeant le noir en bleu et les orties en lys.

Brisant les chaînes qui m'attachent à cette coupe, que j'ai vidée jusqu'à la lie,

Pour changer le noir de la mort en l'or du soleil, quittant cette fois, l'abysse.

 

De l'ombre à la lumière, tu es venue en franchissant, la dangereuse frontière

Entre ceux qui sont partis et ceux qui sont restés, dans la vallée de larmes.

En montrant à un triste mort qui vit encore, que la vie est seulement un repère

Entre deux mondes irréels, inexistants, indifférents à nos pauvres fantasmes.


Croire dans une vie nouvelle, accepter la caresse de la main d'une femme,

Pour fermer en soi les profondes blessures en acceptant ses cicatrices,

Laisser venir à soi, un avenir que l'on chassait, même du fond de son âme,

Dans lequel les genoux plieront d'amour, devant la nouvelle impératrice.

 

Un nouveau temps, chargé de doux baisers, aux rires et regards complices,

Enchaînés par nos mains aux doigts entremêles, marchant sur l'horizon,

Baignés par le soleil, unis dans cette vie, par toutes ces âmes protectrices

Des amoureux enfuis dans les pages d'un monde qu'oublient les saisons.

 

Le sable du temps vole s'égrainant dans les vents, glissant de la clepsydre,

Sans laisser les empreintes de la fuite des jours sur l'écume du bonheur.

Ainsi, nous l'avons crée, image vivante de nos rêves que plus rien ne bride,

Quittant les froids frissons, qui nous faisait trembler, de cette vieille peur.

 

Rien ne pourra ici, entacher ces jardins parsemés par les fleurs de champ,

Réduire au silence les chants des rossignols, dans les nuits lumineuses,

Quand la lune est soleil, à l'heure de l'étoile, réveillée par le soleil couchant,

S'allument les candélabres, chassant l'obscurité des ombres ténébreuses.

 

C'est là que nous vivons, parmi les roses, sans sentir la douleur des épines

Et, qui voudraient saigner ces mains cruelles, qui aimeraient les arracher,

Laissant les traces rouges de leurs pétales, sur les songes noirs qu'animent

Un passé en ruines, disloqué par un souffle d'avenir, qui veut s'annoncer.

 

Ouvrir son sein en donnant son cœur et, le poser dans les mains d'une fée,

Comme un suprême sacrifice à l'icône d'amour des songes immatériels,

Effaçant les obstacles devant le vol de l'aigle, qui était dans la cage, étouffé

Par ces barreaux d'acier, que d'aucuns ont posé, pour l'enlever du ciel.

 

L'ancien guerrier, couvert des cicatrices, a jeté son armure et brisé le sabre,

Ces choses, autrefois si utiles, s'en allant vers elle, ouvert et vulnérable.

Tendant ses mains tremblante vers elle, sorti tout droit de cet enfer macabre

Qui l'enfermait, pour marcher ensemble, au soleil, les pieds dans le sable.

 

S'approchant de cet mirage, baigné des lumières, tel une féerique promesse,

De ce pas traînant, usé par la fatigue, il est l'aveugle qui voudrait regarder

Le paradis enfin ouvert pour lui, terre où sa vaine guerre meurt dans la liesse,

Espère les bonheurs d'antan, si longtemps perdus, qu'il voudrait préserver.

 

Pourtant ce fut un spectre, qui cachait sous ses voiles le poignard des traîtres,

Une pointe affûtée, pour percer, un cœur affaibli, par des tendres caresses,

Après avoir goûté le fruit, jusqu'à lors, interdit, fermé, au cœur des feux sacrés

Qui jettent les âmes perdues osant le prendre, au fond d'une infinie tristesse.

 

La félonie, fut la mie des mots doux, coulant dans la rivière aux teintes de miel,

Dissimulant l'odeur fétide des rêves mensongers, conçus pour cacher la vue,

Croire aux chimères en habits lumineux, qu'emplissent la vie aux relents de fiel,

Marcher sur les épines des roses mortes, croire à la voix que l'on a entendue.

 

Ce nouveau coup, venu de nulle part, une lame d'acier se figeant dans mon dos,

En écartant la chair, faisant couler le sang, entachant le pétale blanc de lys,

Remontant ces cruels souvenirs, déjà refoulés, déferlant en vaguelettes d'eau,

De ma mémoire perdue, dans les noirs limbes, ce vieux fantôme que je fis.

 

Projeté brusquement entre deux mondes étranges, deux portes fermées à ouvrir,

Une vers l'enfer que j'ai quitté pour toi et, l'autre ouvrant des paradis illusoires.

Cruel dilemme ce choix, aller vers une terre des feux vivants où il fait bon mourir,

Hantée par les ombres de ces femmes, qui furent un jour, de belles hétaires.

 

Où bien, faire le choix de ce monde qui veut seulement renaître de ses cendres,

Comme un songe, tellement loin, qu'il m'est maintenant parfaitement inconnu.

Aller sur les plaines vertes, tachées des fleurs multicolores, aux parfums tendres

Qu'enivrent tous les sens, avec ces jeux des lumières, où l'amour s'est fondu.

 

Inconnu ou connu, à une portée de main, il suffira d'ouvrir et y entrer dans l'avenir,

Aller dans le futur passé, suivre l'ancienne nouvelle voie, morte ce soir de mai,

En acceptant le renouveau, sans savoir quel jour apparaîtra l'éclat de ton sourire,

Ni même s'il existe encore, quelque part et, en entrant, patiemment, j'attendrai.

 

La guerre au ciel gris, tourmenté par des tempêtes froides, sauvages, irrésistibles,

Ont érodé les forces et, ébréché les lames en acier, des sabres et des haches,

Laissant le goût amer, d'un longue bataille inachevée, aux douleurs imperceptibles,

Dissimulées sous le fer de l'armure, une sorte de folie, qu'à cette vie m'attache.

 

Le venin des yeux a envahi mon corps, m'envoyant à la mort qui a ouvert ses bras,

Comme une sœur aimante reçoit en son sein, le frère, rongé par les fantômes,

D'une longue errance, à traverser la vie, comme un loup apeuré, trop fatigué et las

Des guerres aux griffés acérées, qu'arrache l'âme des êtres que nous sommes.

 

Terré au fond d'une grotte, esprit et yeux fermés aux lumières, en attendant la mort,

Roi malheureux des plaines brûlées aux feux cruels des pierres incandescentes,

Gisant à même la glaise froide, pensant à son passé sans avenir et à son triste sort,

Son cœur ensanglanté par la douleur, aux coups sauvages des griffes lacérantes.

 

Sombrer dans le néant, se battre contre les chimères qui surgissent d'un âge lointain,

Pauvres spectres, sans autre existence qu'une page usée d'une mémoire affaiblie,

Qui viennent faire danser, prés de lui, des folies, crées par un souvenir trop incertain,

Serpent s'insinuant dans le sein déchiré, de l'homme noir, que les instants oublient.

 

Une larme s'écoule, creusant une nouvelle cicatrice sur cette joue tannée par le vent,

Comme un cri de rage, venu des abîmes de cette vie, noyée par sa longue solitude.

Et cette mort, qui ne veut pas venir, pour l'embrasser, pourtant il a demandé souvent,

Il a prié son arrivée voulant sentir sa faux couper le fil, pour en finir avec la lassitude.

 

Comment faire naître les espoirs en soi, seul prisonnier, derrière ses portes fermées

Devant lesquelles la lumière devient sombre, là où la vieille femme en noir s'arrête

Effrayée par la nuit lourde et éternelle, qui règne habillée d'un voile d'ombres ternes,

En attendant les rayons de bonheurs qui illumineront ses terres, si l'âme s'y prête.

 

La porte, grinçant, s'est ouverte, sous la poussée timide et fragile

De ces petites mains, qui tenaient, cachées dans leur creux

Toute la douceur du monde, cru mort, dans un cauchemar fébrile,

Hantant mes jours de ces serments, qui me rendaient furieux.

 

Cette inconnue, franchissant la porte de la vie, les yeux baissés,

Habillée tout en noir, cependant rayonnante, par cette lumière

Soulevant, en poussières d'étoiles, la grâce légère des tristesses

Envahissantes, repoussées au fin fond du passé, par ta prière.

 

Visage détourné, refusant cette vision, l'âme tremblotant de peur,

Le regard évidé, en cherchant vainement, ce soutien inexistant,

Aux profondeurs d'ombre, se transformant par ce sourire, en fleur,

Embaumant l'air qui m'entoure, de son parfum suave et enivrant.

 

Cette main, posée sur l'épaule, d'un l'homme, devenu bête féroce,

Avait la légèreté du vent, né quelque part, au milieu des vagues,

Caressant, la crinière noire, des battements d'ailes, qui renforcent,

Ce sentiment d'impuissance, contre l'ange blanc, qui me nargue.

 

Un vent, portant sur ses ailes la folie, qui ouvre les portes de l'âme,

S'insinue, doucement, comme la caresse d'une femme aimante,

Au tréfonds de ma vie, entre et de nouveau s'allume cette flamme,

Signes de vie qui revient, changeant en ange la bête malfaisante.

 

Affronter les tempêtes, en sortant vainqueur et baisser son drapeau

Devant la brise douce, venue de nulle part pour embraser la peau.

Se livrer sans combattre, malgré les peurs, qu'enserrent tel un étau

L'être couvert de plaies, brisé par les tortures et les coups de fléau.

 

Les bras se sont ouverts laissant partir l'ombre de la lumière de lune,

Prenant de plein fouet, l'éclat des yeux remplis des larmes d'amour,

Sonnant le glas, aux longs jours, marqués au fer rouge de l'infortune

Pour cette fin fatalement annoncée, par un roulement de tambours.

 

La main tremblante s'est tendue vers l'avenir aux couleurs incertaines,

Oubliant, ce qui fut un jour, des serments hurlés dans une folle rage.

Elles disparaissent, comme la fumée d'une bougie éteinte, ces peines,

N'ayant plus, de raisons d'être, chassées par ce merveilleux mirage.

 

Une mort, pour renaître, les ailes repoussent, le sang est chaud,

Je pourrai m'envoler, traverser les nuages, en chantant la joie

D'avoir ôter ces lourdes chaînes et, ressortir, enfin, de ce cachot

Où prisonnier, aveuglé par mes haines, je fus, leur triste proie.

 

Main dans la main, l'esprit voguant, voiles ouvertes dans le vent,

Sur des mers chaudes, ondulant aux coups d'un cœur qui bat

Au rythme de tes sourires, qui ferment la porte d'un passé béant,

Oublié dans la nuit, noyé dans l'amour, mourrant sans combat.

 

Et, marcherons ensemble, traversant la verte plaine de notre vie,

Vers l'avenir qui est nôtre, au long de tous nos jours ensoleilles,

Parfumés aux senteurs de fleurs de lys, par un rêve blanc qui lie

Ton destin au mien, sur ce chemin, jusqu'au plus long sommeil.

 

Avançant, les yeux brillants, sourire aux lèvres, vers cette lumière

Qui nous appelle et vient vers nous, chaude, un nouveau soleil

Né pour guider nos pas, portant sur les ailes vers ce doux repaire

Nos corps et âmes, unis, dans un monde, aux rêves sans pareil.

Publié dans Paradis et Anges

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